Retrouver ses sensations alimentaires
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Retrouver ses sensations alimentaires
Régimes, interdits, grignotages brouillent les signaux de la faim et de la satiété, et nous poussent à manger n’importe quoi, n’importe quand. Une psychologue et une diététicienne nous expliquent comment écouter les messages de notre corps pour en finir avec les excès sans renoncer au plaisir.

La restriction : mère de tous les maux ?
La Meilleure Façon de manger (Odile Jacob), rappelle que ce type de comportement trouve généralement sa source dans la petite enfance : « L’attitude des parents, notamment de la mère, face aux besoins de l’enfant va permettre la mise en place d’un comportement alimentaire régulé qui perdure à l’âge adulte. » Si elle l’observe attentivement et qu’elle est à son écoute, elle comprend très vite que tous les pleurs ne sont pas la manifestation de la faim. En s’adaptant à son rythme et en répondant de manière appropriée à ses demandes – un biberon s’il a faim, un câlin s’il est triste, un change s’il est sale –, elle lui apprendra à reconnaître la satiété et à éprouver le bien-être que celle-ci procure. Cependant – et même si tout s’est bien passé dans les premiers mois de la vie –, l’attitude face à l’alimentation peut se gâter plus tard, par exemple si l’enfant se voit consolé par un bonbon ou un morceau de chocolat dès qu’il se fait mal.
la cause des maux alimentaires réside surtout dans la restriction cognitive, ce mécanisme psychologique qui consiste à décider de moins manger parce que, un matin, nous avons du mal à fermer notre jean. L’intention de se restreindre provoque alors une frustration qui coupe de ses envies et de ses besoins. « Après s’être forcé à déjeuner d’un poisson à la vapeur plutôt que d’une appétissante blanquette de veau, impossible de ne pas craquer le soir devant le réfrigérateur », résume Michelle Le Barzic. La culpabilité mène tout droit à la tablette de chocolat en fin de repas. Tablette que nous n’aurions même pas regardée si nous avions écouté nos envies à l’heure du déjeuner.
Apprivoiser la faim
Convaincue elle aussi que bannir certains aliments a l’effet inverse de celui recherché, Première étape : apprendre à reconnaître la faim. « Je demande en général au patient de sauter le petit déjeuner et d’attendre les premiers signaux physiques, comme les gargouillis dans le ventre. Pour certains, c’est très anxiogène, car ils mangent justement par peur d’avoir faim. Pour d’autres, la difficulté est d’identifier ces signaux. L’angoisse, par exemple, peut être confondue avec la faim parce qu’elle se traduit par un nœud à l’estomac. »
Anne, 50 ans, a récemment fait cet exercice : « À 16 heures, je n’avais toujours pas mangé et j’étais incapable de savoir si j’avais faim ou pas. Une révélation pour moi : depuis des années, je croyais m’alimenter de manière appropriée parce que je faisais attention à ce que mes repas soient équilibrés, alors qu’en réalité je ne sais plus ce qu’est avoir faim. Et pour cause, je mange en permanence. »
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