5 raisons de rire au bureau

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5 raisons de rire au bureau

Par peur de perdre toute crédibilité devant leurs managers, peu de salariés s’autorisent l’humour. Maniée avec dextérité, la dérision s’avère pourtant bénéfique pour l’entreprise.
L’humour au bureau, un besoin vital ? David Autissier et Élodie Arnéguy, les auteurs de Petit Traité de l’humour au travail, le confirment : 96 % des salariés jugent cela « indispensable, très important ou important ». Pourtant, rares sont ceux qui le pratiquent. Et pour cause : rien de plus ridicule qu’une blague qui ne fait rire personne. Ou, pire, provoque la moue condescendante d’un manager peu enclin à de telles familiarités. Pour affirmer son sérieux au travail, faudrait-il sembler sérieux ? « Dans l’inconscient collectif, la figure du commandeur inspire plus le respect que celle du lutin à grelots », à force de tourner sept fois leur blague dans leur tête, beaucoup finissent par la ravaler.

Pour se lancer, deux solutions. Attendre d’avoir gravi quelques échelons dans la hiérarchie (« Plus on est senior, plus on peut compter sur quelques courtisans toujours prêts à glousser »,). Scruter ses managers : s’ils font grise mine, mieux vaut rire avec modération et exclusivement entre collègues proches. S’ils sourient aisément, tentez votre chance ! Mais attention aux blagues grivoises ou sexistes, sans parler des fausses bonnes histoires aux lourds relents xénophobes. Et puis, en France, l’humour est souvent vachard. On préfère ironiser à propos de notre prochain que de nous-même. C’est plus simple, mais moins drôle pour les autres. Et parfois dévastateur : comment se défendre contre une remarque blessante faite « en rigolant » ? Cela peut vite tourner au harcèlement. « Au travail, le rire doit se faire avec les autres, et non contre ».
« Inspirons-nous des Anglo-Saxons,  Leur capacité d’autodérision est tout à fait adaptée au monde de l’entreprise. » Se moquer gentiment de soi brise la glace, ne met personne en danger et prouve sa capacité à prendre de la distance. Il sera toujours temps, ensuite, de tourner en dérision le « soi » collectif : sa propre équipe, voire son entreprise.

1. Pour faire passer des messages

L’humour peut bouleverser une carrière professionnelle. doit une large part de sa réussite. « Sans lui, je n’aurais pas été de taille ! assure ce manager qui affiche moins d’un mètre soixante sous la toise. Comme je ne pouvais pas compter sur ma carrure pour impressionner, j’ai appris à manier l’humour pour faire passer des messages, régler des conflits, alléger l’ambiance… » « Le rire est un parfait lubrifiant social ». Jeune avocate, elle a commencé sa carrière dans « une ambiance glaciale, avec des associés dépressifs à l’humeur imprévisible ». Le jour où, chez son deuxième employeur, elle a commis une malencontreuse faute d’orthographe dans un dossier important, elle s’attendait au pire. « Mon boss m’a juste dit que c’était drôle », raconte-t-elle, encore étonnée. Car il connaît les vertus pédagogiques de l’humour : « Dans certains cabinets, la moindre erreur se règle par une colère monumentale avec, pour seul résultat, une jeune recrue totalement tétanisée et improductive pendant des semaines. » L’humour, lui, permet de faire passer le message sans traumatisme ni humiliation.

2. Pour éviter le burn-out

 est, il est vrai, tombée dans un drôle de cabinet d’avocats. Son patron, a poussé son amour du rire jusqu’à se marier à une « rigologue » professionnelle . Pas question donc, dans son étude, de voir les mines s’allonger devant les dossiers. Pour faire baisser la pression, il tente toujours « un petit pas de côté. Avec les clients, je force le trait sur la défense utilisée, ou sur la partie adverse. En interne, nous faisons des jeux de mots », « Nos journées passent plus vite, Et nous sommes moins stressés. »

3. Pour lutter contre l’isolement

Difficile de rigoler tout seul. Le rire est partagé, ou n’est pas. « C’est d’ailleurs l’une de ses vertus : il signe l’appartenance à un collectif, fait de valeurs et de repères professionnels communs, de façons d’envisager le travail, le produit, la relation hiérarchique ». Ce n’est pas un détail. Quand les réorganisations laissent le salarié perdu, la persistance de l’humour dans l’équipe rappelle un fait précieux : il n’est pas seul, le collectif existe encore.

4. Pour résister

L’humour se transforme parfois en « rire de combat ». C’est-à-dire en moyen de pression contre un management dont les méthodes sont jugées contre-productives. Caricatures, saynètes, dessins et bons mots sont souvent aussi efficaces qu’un conflit ouvert. Élu du personnel dans un organisme de logement social,  n’hésite jamais à sourire à la table des négociations. « Présentés avec malice, bien des arguments deviennent imparables », assure-t-il. Et, plus quotidiennement, « l’humour permet de libérer la parole, et d’apprendre, si nécessaire, à dire non. C’est indispensable ».

5. Pour mieux travailler

C’est prouvé : rire au travail, c’est aussi bon pour la créativité et la productivité. Il y a quelques années,  interrogé près de deux mille salariés en Allemagne, aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Japon et en France, « L’humour est un support à la performance d’équipe. » Plus détendus, les salariés s’autorisent plus de créativité.lorsque l’un de ses collaborateurs bute sur une stratégie de défense, il la met en sketch. « Cela permet de rebondir sur de nouvelles idées ! »

Prendre des cours d’humour ?

Si instiller le rire au bureau relève de la mission impossible, il est envisageable d’externaliser cette mission. des « grands rires partagés » dans les entreprises. Ses one-man-show visent à mobiliser les équipes, expliciter les stratégies, faciliter les changements. Car, s’il faut appuyer là où cela fait mal, autant le faire en riant ! « Dans nos ateliers, nous remettons le rire dans le corps des gens », Car même purement physiologique et mécanique, il a des bienfaits médicalement documentés : réduction du stress, de la tension artérielle, sécrétion d’endorphine, meilleure confiance en soi. « Quand on a ri ensemble se crée aussi un lien particulier », « Cela a permis aux nouveaux venus d’intégrer plus rapidement l’équipe, mais aussi de refonder un collectif après la période de travaux que nous venions de traverser. » Rire sans objet, sans blague, c’est contagieux.  aussitôt ri, aussitôt oublié. Le quotidien reprend ses droits avec son cortège de stress.  nous donnons aussi aux participants quelques petits trucs – ne serait-ce qu’un nez rouge – pour qu’ils repensent à l’atelier. Et sourient, au moins intérieurement. »

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