Notre Billet du blog :"Santé et Bien être"

Voyages lointains, âge, grossesse : attention à la fièvre !

 

La fièvre n'est pas une maladie, mais un symptôme.

Souvent sans gravité, elle mérite parfois une vigilance particulière.

Voyage dans des pays lointains, âge élevé ou au contraire grande jeunesse, grossesse : quand la fièvre doit-elle amener à consulter rapidement ?

SOMMAIRE

• Fièvre et voyage en pays tropical
• Fièvre chez les seniors
• Fièvre chez l'enfant
• Fièvre et grossesse

Fièvre et voyage en pays tropical

Actuellement, on assiste à un développement important des voyages et notamment à destination des pays tropicaux. Il y a non seulement une augmentation du nombre de voyageurs, mais également une plus grande diversité d'âges.

Cette banalisation du voyage ne doit pas faire oublier les risques pour la santé, et en premier lieu le paludisme. Il peut être mortel en l'absence de traitement adéquat.

La fièvre en est le signe principal et parfois le seul. La gravité potentielle du paludisme fait que ce diagnostic doit être évoqué en priorité devant une fièvre en cours de voyage dans un pays à risque ou au retour.

A la base, il n'est donc pas imaginable de visiter un pays chaud sans s'informer au préalable du risque de paludisme.

Si vous souhaitez visiter un pays à risque de paludisme, un traitement préventif adapté au pays est prescrit et doit être pris tous les jours sans exception au cours du voyage mais également au retour pendant plusieurs jours.

Quels examens en cas de fièvre au retour d'un voyage dans un pays à risque ?

Une simple prise de sang permet la recherche de parasites dans le sang. Le résultat est rapide et fiable. Bien que souvent moins graves, les autres causes de fièvre en pays tropical sont également à rechercher :

• parasites (leishmanniose, bilharziose, amibiase, trypanosomiase...),

• bactéries (salmonellose, shigellose...)

• ou virus (hépatites virales, méningites...).

Ces causes sont très nombreuses et leur diagnostic repose avant tout sur les circonstances précises du voyage : lieu, altitude, mode de vie, aliments et liquides ingérés, zones d'endémie pour tel ou tel parasite ou virus. On prêtera aussi attention aux circonstances d'apparition de la fièvre (début, délai par rapport au voyage, signes associés).

Fièvre chez les seniors

La particularité de la fièvre chez une personne âgée, est qu'elle survient sur un terrain fragile et qu'un retard de diagnostic peut avoir des conséquences fatales.

Il faut être d'autant plus prudent que les autres symptômes correspondant à la maladie causale sont soit absents (comme les signes de péritonite) soit difficiles à mettre en évidence (comme une raideur de la nuque en cas de méningite sur des cervicales pleines d'arthrose).

Il ne faut en fait pas attendre les signes de gravité (peau marbrée, problèmes respiratoires, troubles de conscience) pour consulter. Un traitement antibiotique est d'ailleurs souvent commencé avant d'avoir le diagnostic, que l'on suspecte un problème bactérien ou viral (risque de surinfection pulmonaire dans une grippe par exemple).

Les causes les plus fréquentes de fièvre chez la personne âgée sont :

• l'infection respiratoire,
• l'infection urinaire,
• l'infection cutanée,
• et les infections intra-abdominales (sigmoïdite, appendicite).

Une particularité chez la personne âgée est que l'on peut trouver plusieurs causes de fièvre parfois isolée, non infectieuses :

• la maladie de Horton (maladie inflammatoire),
• l'infarctus du myocarde,
• la phlébite,
• les cancers du sang ou du rein.

En pratique, il faut être prudent et vigilant en raison de la difficulté du diagnostic (parfois peu de signes associés), et de la rapidité de la dégradation générale. Comme chez le nourrisson, la fièvre doit également être traitée pour elle-même (antipyrétiques, de préférence paracétamol, actions externes de baisse de la température corporelle) en raison du risque de déshydratation (qui doit également être compensée).

Fièvre chez l'enfant

Un peu comme la personne âgée, le nourrisson cumule un terrain fragile et une difficulté de diagnostic.

Un état fébrile ne doit donc pas être négligé. Par ailleurs, même banale, la fièvre chez le nourrisson peut avoir des conséquences graves par le biais d'une déshydratation.

Pour la prise de température, l'idéal est la voie rectale, avec un thermomètre électronique lorsque l'enfant est coopératif. Attention toutefois à ne pas faire de plaie de l'anus ou du rectum. Le thermomètre auriculaire est moins fiable mais c'est parfois la seule solution pour un enfant non coopératif puisque l'oreille est plus facilement accessible et la mesure ne prend que quelques secondes.

En pratique :

• si la fièvre est entre 38 et 38,5°C, la fièvre ne doit pas obligatoirement être traitée. En revanche, si elle persiste plusieurs jours, il faut en rechercher la cause.

• Si la fièvre est supérieure à 38,5°C, il faut découvrir l'enfant, au besoin le dévêtir, lui donner un bain dont la température est de 2 degrés inférieure à la température corporelle, l'envelopper dans des textiles humides. On peut également lui donner des antipyrétiques, mais pas de l'aspirine qui peut provoquer des réactions avec le virus de la varicelle. Le paracétamol est le traitement de référence. L'intérêt de faire baisser la fièvre est d'une part d'éviter les convulsions hyperthermiques, d'autre part d'éviter la déshydratation. A ce propos, il est également important de proposer des liquides à l'enfant, surtout s'il s'agit d'un nourrisson, à raison de 100 ml/kg/jour environ.

• Si l'enfant présente des signes de gravité : irritabilité, ou au contraire léthargie, éruption cutanée, aspect marbré de la peau, vomissements, il faut appeler le médecin ou aller à l'hôpital.

• Il faut également prendre un avis médical si une fièvre élevée ne passe pas en 24 heures ou si l'enfant a moins de 6 mois.

Fièvre et grossesse

La femme enceinte peut bien sûr avoir les mêmes maladies que les autres, mais deux causes de fièvre doivent retenir l'attention. Il s'agit de l'infection urinaire, particulièrement fréquente pendant la grossesse et qui peut être source d'accouchement prématuré, et de la listériose. La listériose s'attrape par l'ingestion d'aliments contenant la bactérie listéria (le risque est surtout avec les laitages non pasteurisés). Elle peut provoquer des avortements.

Ne serait-ce que pour cette seule raison, toute fièvre de cause non évidente chez la femme enceinte nécessite un avis médical. La listériose se recherche par hémoculture (recherche du germe dans le sang).