Partir en escapade culinaire
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Dans la famille des globe-trotters, voici de nouveaux venus : les explorateurs de saveurs. Ils fuient les restaurants « à touristes », picorent la cuisine de rue à Mexico ou à Bombay, négocient au marché de Bamako, visitent les caves de Toscane, s’initient au travail du canard dans le Périgord. Inutile d’être un fin gastronome. L’aventure est d’abord culturelle. Elle se décline en séjours gourmands chez les voyagistes classiques, en stage cuisine dans les grands hôtels et les fermes auberges. Ou en road food book, des étapes culinaires sur mesure pour trouver les vraies bonnes adresses sans se noyer dans les guides.
Partir en escapade culinaire
Plus qu’un détour gastronomique, le eating trip fait recette en hissant l’art de la table au premier rang des motivations du voyage. Stage de cuisine, parcours du terroir ou circuit gourmet : des séjours au goût du jour qui nourrissent surtout nos émotions.

Un pied de nez à la mondialisation
À travers le rituel quotidien de la cuisine, ces voyages réhabilitent les frontières. Ils invitent à saisir la vérité d’un pays tel un ethnologue un peu esthète. « Partout, le repas met en scène la socialisation de l’individu, note le socio-anthropologue Jean-Pierre Poulain. En Inde, le système de castes impose de manger avec les doigts de la main droite sans qu’ils touchent les lèvres. Chez nous, boire du champagne honore, car les rois de France ont été sacrés à Reims. Le plaisir du sens complète celui des sens. »
Une épreuve de sociabilité
Partager des goûts étrangers est un langage. Or, malgré notre ouverture d’esprit, un mets ou son élaboration peut provoquer du dégoût. Les Japonais mangent des insectes, les Andins du cochon d’Inde… Se laisser surprendre par l’inconnu ou faire part de ses réticences ? Cela confronte à son éducation, à ses émotions, à ses valeurs éthiques. Mais le dialogue débouche sur un enrichissement mutuel.
Une transmission de soi
La nourriture se prépare avec les mains. C’est un don de soi, empreint d’une certaine sensualité. Yohan Gicquel, sociologue de la consommation, conseille aux piètres cuisiniers de décomplexer : « Même celui qui n’enfile pas le tablier peut se sentir valorisé, car il détient un secret qu’il pourra transmettre. » Pourquoi ne pas tenir un carnet de voyage culinaire ? Une version « route » du cahier de recettes de nos grands-mères.
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