« Perdre du poids est une question de libération émotionnelle »
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« kilos émotionnels » ?
« Perdre du poids est une question de libération émotionnelle »
Dans son ouvrage Les kilos émotionnels, Comment s’en libérer , exemples à l’appui, les mécanismes affectifs à l’origine de nos kilos émotionnels et de nos difficultés à s’en libérer. Rencontre.

Les kilos émotionnels sont des kilos acquis, des prises ou
des pertes de poids provoquées par des raisons émotionnelles récentes ou
inscrites plus profondément en nous, remontant parfois à notre enfance.
Comment nos émotions agissent-elles sur notre poids ?
Leur mode d’action
est pluriel. Les émotions peuvent nous pousser à manger davantage. Ou bien a
avoir envie de certains types d’aliments, gras ou sucrés notamment. Elles
peuvent agir à travers notre activité physique, en l’augmentant ou la
diminuant. Elles peuvent enfin entraîner un stockage des graisses, sans que
nous mangions plus. Il y a bien sûr une traduction biologique de nos émotions,
à travers les hormones, les neuromédiateurs ; mais à l’origine, ce sont d’abord
nos émotions, notre vécu qui agissent.
Le stress nous fait également souvent grossir. Par quel
mécanisme ?
Le stress agit particulièrement par l’intermédiaire de la
cortisone. Il fait prendre du poids au niveau de l’abdomen, fait davantage
grossir les femmes que les hommes, et davantage les femmes minces que les
femmes déjà rondes. Il s’agit là du stress chronique. Le stress aigu, lui, fait
généralement brûler les calories. Le problème de ce stress chronique est qu’il
n’est pas toujours évident à déceler : paradoxalement, les gens les plus
stressés ne sont pas forcément ceux qui vont se plaindre du stress.
« prises alimentaires
émotionnelles ». De quoi s’agit-il ?
C’est lorsque nous
mangeons en réaction à une émotion. Pour l’étouffer par exemple. Ou bien parce
que notre histoire, notre éducation, notre construction imaginaire nous a «
programmé » pour nous pousser à manger face à telle ou telle émotion. Un
exemple simple : si, à chacune de nos frustrations, notre mère nous consolait
par un gâteau, un bonbon, ce réflexe de manger aura tendance à perdurer adulte.
Ce réflexe de manger lorsque l’on ne va pas bien remonte
donc à très loin...
Il remonte en effet
au premier stade de notre développement. La construction de nos premières
émotions se fait autour de la prise alimentaire, qui, à ce stade, est le
principal mode de communication de l’enfant. Le nouveau-né mange… et établit
ses premières relations au monde.
que faire pour éviter
que son enfant soit victime de « kilos émotionnels » ?
Il y a toute une éducation alimentaire à instaurer :
- privilégier les repas à table, les échanges, les activités
culinaires avec son enfant ;
- se donner le temps de manger ;
- laisser les tout-petits jouer avec les aliments ;
- interdire les repas devant la télévision. Il est important
que l’enfant ait conscience de ce qu’il mange.
Il faut aussi agir sur les émotions, en diversifiant très
tôt les sources de plaisir de son enfant et en privilégiant l’expression de ses
émotions par la parole, les arts. Plus un enfant aura la possibilité de
s’exprimer de diverses manières, plus il aura de chance d’exprimer ses émotions
autrement que par la prise alimentaire.
Et si l’on a soi-même des kilos émotionnels, il faut les
prendre en charge...
Aujourd’hui, de plus en plus de personnes sont insatisfaites
de leur poids. Avons-nous plus de mal avec nos émotions, et donc davantage de
kilos émotionnels ?
Dans les faits, les gens sont plus gros… mais la tolérance
vis-à-vis du surpoids de moins en moins grande. Cette pression sociétale
renforce la culpabilité des personnes en surpoids. C’est un cercle vicieux : on
a des kilos émotionnels, ce surpoids crée des émotions négatives qui nous
poussent à manger. C’est cela qui est nouveau. Ne serait-ce que pour cette
raison, il y a davantage de kilos émotionnels aujourd’hui. Quant à savoir si
nous avons plus de mal avec nos émotions qu’autrefois, je ne pense pas. Ce qui
est certain en revanche est qu’aujourd’hui, nous les exprimons davantage par
l’alimentation, facile d’accès.
après une journée difficile au travail, elles ont un besoin
irrépressible de se remplir le ventre. Pourquoi ?
Elles remplissent un vide… C’est effrayant de voir autant de
personnes qui, après une journée de travail, n’ont pas le sentiment d’avoir été
« remplies ». Elles n’ont pas un travail qui les comble, et lorsqu’elles
rentrent chez elles, elles n’ont rien qui les nourrisse suffisamment
intellectuellement, spirituellement, affectivement. Et tout cela est renforcé
par les régimes restrictifs : tant que l’on est dans l’action, il est facile de
tenir, mais une fois chez soi, on lâche prise.
Les kilos émotionnels sont finalement l’expression d’un
problème beaucoup plus vaste, celui d’un mal-être ?
en effet beaucoup de personnes, et notamment de femmes, qui
viennent pour un surpoids, et qui, lorsque l’on creuse un peu, expriment
qu’elles n’ont pas la vie qu’elles souhaiteraient avoir. Elles se retrouvent
dans une vie, pas forcément déplaisante, qui cependant ne leur correspond pas.
Mais elles ne font pas le lien entre cette insatisfaction et leurs prises
alimentaires. Constamment en régime, elles sont focalisées sur une chose :
manger… et ne prennent pas le temps de penser.
la clef pour se
libérer des kilos émotionnels ?
Perdre du poids n’est
pas une question de volonté et la maîtrise. C’est une question de libération
émotionnelle et de connaissance de soi. Pour cela, il faut tout d’abord
apprendre à repérer les différentes émotions à l’origine de ses prises
alimentaires, puis faire un travail singulier sur chaque émotion.
Perdre du poids ne doit pas être un combat, mais une quête
de la paix avec soi-même, insistez-vous. Que signifie faire la paix avec soi ?
Faire la paix, c’est
arrêter de se maltraiter avec des régimes voués à l’échec. C’est ne plus se
battre contre ses envies, ses désirs, ses émotions, car en étant sans cesse en
guerre, on finit par craquer et par réagir de manière psychosomatique, en
mangeant. Faire la paix, c’est prendre conscience de soi, avec ses bons et
mauvais côtés. C’est accepter la personne que l’on veut être. C’est ainsi que
l’on régulera ses émotions, et évitera leur impact sur les aliments. Mais cela
ne veut pas non plus dire qu’il ne faut pas d’agressivité : nous avons le droit
d’en vouloir à nos parents par exemple.
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