Mon ventre (me) gonfle
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Mon ventre (me) gonfle
Tantôt plat, tantôt rond, sa géométrie variable rend fou ! La gonflette, c’est dans la tête ? Non, répond désormais la médecine. C’est une question d’équilibre hormonal ou de fragilité digestive.

Elles le désignent comme le centre le plus intime d’elles-mêmes, mais le décrivent comme une « pièce » ou un « morceau de corps » encombrant et incontrôlable. Elles lui vouent un attachement presque sacré, mais n’ont pas assez de mots pour honnir ses frasques et ses trivialités.
A l’exception de quelques bienheureuses qui vivent en paix avec lui, les femmes portent à leur ventre une attention inquiète et vindicative. Qu’il se bombe à l’adolescence : « On dirait ma mère ! » Qu’il enfle pendant la grossesse : « On dirait Alien ! » Mais la plainte la plus fréquente reste cette alternance infernale entre le plat et le rond, le gonflé et le dégonflé. « L’horreur » : pour un oui, pour un non, les voilà qui deviennent « une outre », « un œdème sur pattes », puis se recreusent brusquement sans vraiment comprendre pourquoi. Une géométrie variable qui leur échappe et les « rend folles », mais se plie tout de même à quelques explications médicales, et trouve à se résoudre dans la prise en compte des cycles hormonaux et des fragilités digestives. Pour les ballons rebelles à toute raison, restent celles du cœur. A étudier, sans doute de près. Et à dénouer dans de joyeux exercices de souffle et de détente.
Les règles : une parenthèse revendicative de féminité
des femmes appelle un premier distinguo : ou il est là de manière permanente, ou il fluctue au rythme des variations hormonales. « Jusqu’à l’ovulation, sous l’empire exclusif des œstrogènes, pas ou peu de problèmes. Ensuite, avec la montée de la progestérone, le schéma se complique : s’il y a déséquilibre hormonal, tout devient tendu et inconfortable, les seins comme le ventre. Un taux d’œstrogènes proportionnellement trop important, par exemple, induit cette rétention d’eau si redoutée. »
Une femme sur trois ressent ce syndrome prémenstruel comme une gêne insupportable. Sans nier ses fondements organiques, « Parfois, les dosages sont relativement normaux, mais les troubles continuent d’être perçus de façon très marquée. Par ailleurs, quand une femme est sous pilule ou sous traitement substitutif, elle ne devrait connaître de facto aucune variation hormonale. Or 10 % ressentent les mêmes symptômes qu’avant. On peut imaginer que les femmes, à qui l’on en demande tellement, font des jours qui précèdent leurs règles une sorte de parenthèse revendicative. Un moment où elles affirment leur féminité et exigent qu’on la respecte. Et quand cette féminité est en sommeil chimique, le corps et l’inconscient en gardent la mémoire et continuent de faire valoir ses droits. »
Des solutions, il y en a. Que les montgolfières alternatives n’hésitent pas à consulter. On n’est pas une geignarde parce qu’on veut vivre au mieux de soi-même chaque jour de chaque mois. Il existe maintenant une grande variété de progestatifs, ce qui permet d’adapter la prescription au symptôme dominant. Qu’on n’en oublie pas pour autant de se reposer sans culpabilité et d’adopter une hygiène physique et nutritionnelle qui nous garantisse longtemps une silhouette agréable, des os solides et une bonne tenue abdominale.
Troubles intestinaux : rien à voir avec l’anxiété
Celles qui prétendent que leur ventre est « doué d’une vie autonome » et que, quoi qu’elles mangent, « il se conduit comme il l’entend », ont scientifiquement raison ! « La structure nerveuse du système digestif est si riche qu’il peut être considéré comme notre second cerveau », Les opérations s’enclenchent et se coordonnent au niveau local. Si l’on devait diriger « d’en haut » la digestion d’une biscotte, ce serait du plein temps cérébral. Pour ennoblir notre gonflette, nous l’habillons de mots savants – colite ou colopathie fonctionnelle – qui ne veulent pas dire grand-chose. « Mieux vaut parler de troubles fonctionnels intestinaux (TFI), qui, eux, correspondent à un ensemble de symptômes digestifs significatifs. Ils associent douleurs abdominales, troubles du transit et ballonnements. »
Ces TFI touchent 20 % de la population occidentale, et 59 % de plus de 15 ans se plaignent de ballonnements intestinaux ! Une « épidémie » que tout le monde – y compris de nombreux médecins – met sur le compte du stress et qui n’a pas grand-chose à voir avec lui. Eh non ! la gonflette, c’est pas dans la tête. « L’ulcère gastro-duodénal aussi était considéré comme une pathologie de grand nerveux, ou d’hommes et de femmes d’affaires surmenés. Jusqu’à ce que l’on découvre qu’il s’agissait en fait d’une maladie infectieuse. Pour les TFI, c’est pareil. Depuis 1985, de vraies études ont été réalisées, mettant en évidence des marqueurs biologiques. Un stress aigu peut faire que l’on “se dilate” brusquement, mais on ne peut plus corréler ballonnements fréquents et profil anxieux. Les patients présentent deux fragilités “objectives” : un trouble de la motricité et une hypersensibilité du tube digestif. »
Bonne nouvelle pour les ventres douillets : des médicaments ciblés, qui auront pour effet d’accroître la motricité et de diminuer l’hypersensibilité, vont être mis sur le marché dans les mois à venir.En attendant, on peut oublier les listes noires alimentaires que dressent fébrilement les « colitiques » : « Il y a plus de préjugés que d’aliments à proscrire. Le conseil nutritionnel égale zéro effet. Que chacun fasse selon son plaisir et sa convenance, et prenne simplement du temps pour manger. Une seule recommandation : n’ayez pas peur des fibres. On leur accorde des vertus préventives et… elles les ont vraiment : fermentées par les bactéries du colon, elles produisent des acides gras volatiles qui régulent la croissance des cellules coliques. »
La « fin de course », elle non plus, n’échappe pas aux idées reçues. On dit, par exemple, qu’il faut boire beaucoup lorsqu’on est constipé. Inutile de tomber dans la potomanie : l’eau ingérée n’arrive pas dans le colon, elle est intégralement absorbée après un trajet de quarante centimètres dans l’intestin. Notre litre et demi suffit donc largement à la cause. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que les laxatifs dits irritants irritent bel et bien. Même si le docteur Coffin n’a jamais vu de toute sa carrière cette « maladie des laxatifs » dont on nous agite le spectre, disons, sous le nez, il préfère de beaucoup les adjuvants non agressifs, « un mélange de mucilages et d’osmotiques salins (1), par exemple, à concocter et à doser avec son médecin. » incite aussi à l’exercice physique…
1 - Substances végétales ayant la propriété de gonfler dans l’eau.
Gonflé de rage ou rétracté sur des désirs interdits ?
Les moyens de rendre notre ventre plat, nous les avons, mais sommes-nous bien sûres de nos fins ?
l’histoire commence à l’enfance. Avec un ventre gonflé de rage et d’agressivité rentrées, ou, au contraire, rétracté sur les désirs interdits. « Le ventre, explique-t-il, se situe à la charnière du bassin, d’où émerge la sexualité, et du tronc, d’où émerge l’affectivité. Un ventre qui reste plat parce qu’il est contracté est un étau pouvant couper l’élan sexuel de l’élan affectif. L’énergie ne circule plus. Une beauté conformiste, toute d’extériorité, vaut-elle qu’on lui sacrifie son élan sexuel ou émotionnel ? Pour retrouver un ventre qui “respire” l’assurance et la liberté intérieure, il faut parfois faire un travail sur soi, psychocorporel. Ou commencer simplement par se dire : “Mieux vaut un petit ventre rond qui laisse place au plaisir qu’un ventre plat qui retient le désir.” »
un fantasme de maternité ?
Dans plus de 80 % des cas, une image de ventre dans un rêve renvoie à un désir de retour dans le corps maternel, à un fantasme de renaissance ». En analyse freudienne, on constate que les préoccupations obsédantes liées à la grosseur, réelle ou fantasmée, du ventre renvoient à la maternité. A son refus radical ou à un désir d’enfant mal assumé. Les spécialistes des thérapies corporelles observent, eux, qu’un ventre contracté va de paire avec la peur de perdre son « self-control » et de laisser entrevoir ses failles. Trop flasque, il indique à l’inverse un renoncement dépressif à se prendre en charge. Ce constat fait dire aux thérapeutes qu’un petit ventre rond est préférable à un abdomen plat mais noué. Ce que démentent les valeurs sociales contemporaines. A l’heure de la dictature de la minceur, un ventre rond sera synonyme d’un manque de domination de soi, d’une incapacité honteuse à réguler son appétit, donc d’un manque de personnalité. « Les femmes se sont débarrassées de la tyrannie du corset pour s’aliéner à celle des abdominaux, Et, fait sans précédent dans l’histoire, pour être désirable, le corps doit être non seulement mince, mais aussi sec et dépourvu de tout moelleux. » A méditer.
(I.T)
auto massages et textures tendres
C’est d’abord du plaisir qu’il faut à notre ventre. En quelques jours de soins attentifs, on peut lui faire retrouver peau douce et bonne humeur.
Pour le dénouer et l’apaiser,
• Allongée sur le dos, genoux pliés et dos détendu, massez doucement tout le ventre par petites vibrations circulaires, en spirale, du nombril vers la périphérie, avec le bout de l’index et du majeur.
• Dans la même position, placez vos paumes de chaque côté du nombril et faites des mouvements de vague, en va-et-vient, du bout des doigts vers le poignet, puis du poignet vers le bout des doigts.
• Allongée sur le dos, genoux pliés et dos détendu, massez doucement tout le ventre par petites vibrations circulaires, en spirale, du nombril vers la périphérie, avec le bout de l’index et du majeur.
• Dans la même position, placez vos paumes de chaque côté du nombril et faites des mouvements de vague, en va-et-vient, du bout des doigts vers le poignet, puis du poignet vers le bout des doigts.
Pour l’assouplir et le lisser, pensez seulement, après la douche ou le bain, les deux mains posées bien à plat, à le masser dans le sens des aiguilles d’une montre avec un produit qu’il aime : votre lait corporel hydratant, une crème tendre et relaxante (Aqua Relax), un gel « généraliste » et raffermissant ou spécifique et remodelant (Correcteur ventre ), ou encore, merveille des merveilles, une huile. Là, tout est permis : patouillage maison façon huile de sésame tiède, onction nourrissante (Huile Corporelle ; Huile Soyeuse), friction désinfiltrante (Huile Anti-Eau) ou aromathérapie énergisante (Huile AromaTonic).
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